dimanche 6 août 2017

Notre soleil est-il conscient ?

Par Robert M. Schoch
Traduit par Hélios

Cela fait plusieurs années que j'étudie notre soleil en me focalisant sur l'influence de son comportement erratique (erratique d'après la perspective moderne) sur le cours du développement et de la civilisation des hommes. L'une de mes principales conclusions est que le dernier âge glaciaire s'est terminé abruptement autour de 9700 avant notre ère à cause d'une explosion solaire majeure (ou d'une série d'explosions). L'activité solaire est intimement liée aux changements climatiques terrestres, qui ont à leur tour d'importants effets sur la vie de notre planète, humanité comprise.


À la suite de l'agitation et des perturbations solaires qui ont mis fin au dernier âge glaciaire et qui s'est sans doute poursuivi pendant plusieurs millénaires, le soleil s'est révélé relativement stable depuis les 8000 dernières années, avec des périodes de tranquillité. Dans les temps historiques par exemple, durant le minimum de Maunder (de 1645 à 1715 environ), le soleil a semblé "s'éteindre" ou s'endormir (comme en témoigne la rareté des taches solaires), ce qui correspond sur Terre au milieu du "petit âge glaciaire" (qui a duré en totalité de 1500 à 1860 environ). Vers la fin du petit âge glaciaire, en 1859, le soleil a "éructé", propulsant deux éjections de masse coronale (CME) accompagnées d'éruptions solaires, qui ont atteint la Terre. On connaît ceci sous le nom d'événement de Carrington (d'après le nom de l'astronome britannique Richard Carrington qui a observé l'éruption solaire précurseur de l'événement principal). Sous l'effet de l'explosion, la Terre a été le théâtre d'inhabituelles aurores boréales et les lignes télégraphiques primitives du milieu du 19ème siècle ont été saturées par les particules et par la tempête géomagnétique qui les accompagnait.


Dans l'ensemble, l'explosion solaire de 1859 n'a causé que des dégâts mineurs et quelques désagréments pour les usagers des lignes télégraphiques. Si un événement de type Carrington devait frapper aujourd'hui, l'histoire serait très différente ! Il pourrait mettre à bas l'électronique du globe, entrainant la paralysie des systèmes informatiques, des réseaux électriques, d'internet, des communications et de bien d'autres choses encore.


À l'époque moderne, c'est depuis le milieu du 20ème siècle que le soleil montre des signes croissants d'agitation, de variabilité, de comportement erratique, de "sautes d'humeur", un nouveau comportement depuis les explosions solaires qui ont mis fin au dernier âge glaciaire. Et celles de 9700 avant notre ère et des millénaires suivants étaient d'un ordre de magnitude plus puissant que l'événement de Carrington de 1859. Vers 9700 avant notre ère, des cultures sophistiquées – une civilisation – s'étaient développées (comme en témoignent les restes archéologiques spectaculaires découverts à Göbekli Tepe dans le sud-est de la Turquie). Ce premier cycle de civilisation a été dévasté par les explosions solaires des environs de – 9700 et une ère d'obscurité s'ensuivit pendant des milliers d'années jusqu'à ce que la civilisation ré-émerge à des endroits comme la Mésopotamie et l’Égypte il y a environ 6000 ans.

Si nous devions être témoins d'une répétition d'événements du genre de ces explosions solaires qui ont mis fin au dernier âge glaciaire, il ne fait aucun doute que notre civilisation technologique moderne serait totalement décimée. Nous serions ramenés à "l'âge de pierre" et même pire. Pourquoi dis-je "et même pire" ? Parce qu'aujourd'hui nous avons des centaines de centrales nucléaires autour du globe. Si un événement du niveau de celui de Carrington, voire une explosion du niveau de celle qui s'est produite à la fin de la dernière ère glaciaire, devait nous affecter de nos jours, les lignes électriques seraient mises hors d'état, les systèmes de refroidissement et autre composants des centrales nucléaires seraient compromis et nous aurions des situations de type Fukushima ou pire avec libération de radioactivité dans l'environnement qui s'ajouterait à tous les autres problèmes apportés par les pannes de l'électronique et des systèmes électriques actuels.

Quels sont les risques qu'un événement de type Carrington se produise dans un avenir prévisible ? Je les soupçonne très élevés ! Je ne veux pas être alarmiste ou prophète de malheur, mais des preuves suggèrent que notre soleil traverse une période d'instabilité alternant des hauts et des bas majeurs d'activité. Certains chercheurs suggèrent que malgré une intense activité de ces dernières années, le soleil est entré récemment dans une phase de repos. Certains prétendent même que nous pourrions nous diriger vers un autre "âge glaciaire" (un mini ou un maxi âge glaciaire). Ce que je considère comme une extrapolation non valable au vu des données limitées actuelles.

Un soleil en activité

Il se pourrait que le soleil traverse encore une fois une période d'extrême variabilité, se manifestant par des hauts et des bas de son activité. C'est à dire que nous ne devrions pas extrapoler à partir de quelques années (ou même d'une vingtaine d'années) d'activité solaire relativement faible pour conclure que nous entrons prochainement dans un nouvel âge glaciaire. En fait, le soleil peut redevenir soudain actif ou pourrait passer par une phase d'explosion majeure même en pleine période globale de relative inactivité. L'événement de Carrington s'est produit entre un minimum et un maximum solaire durant un cycle plutôt médiocre ; en se basant sur des méthodes d'analyse à court terme, il est peu probable qu'on ait pu le prédire même à l'aide des techniques modernes (les scientifiques de l'époque n'avaient pas connaissance du concept actuel d'explosion solaire majeure, personne ne tentait donc de telles prédictions).

En étudiant les courbes à long terme de l'activité solaire sur les derniers 12.000 ans (reconstituées à partir de données comme les concentrations d'isotopes dans des carottes de glace du Groenland), notre soleil, selon moi, montre en totalité les mêmes signes d'extrême variabilité et de déséquilibre que ceux de la fin du dernier âge glaciaire. Ce qui implique que nous pourrions expérimenter une explosion solaire majeure dans un avenir très proche. En fait, une explosion solaire importante a manqué de peu la Terre en juillet 2012. Si l'éruption s'était produite juste une semaine avant, elle aurait été dirigée vers la Terre et aurait probablement détruit ou compromis une bonne partie de notre électronique, de notre technologie électrique et de nos infrastructures. Aujourd'hui encore, des années plus tard, nous serions toujours à tenter de reconstruire le monde moderne. Et l'événement de juillet 2012 s'est produit durant notre cycle solaire actuel qui a été inhabituellement calme dans l'ensemble, au point que (comme noté plus haut) des gens prédisent un arrêt partiel d'activité solaire et un "mini-âge glaciaire" ou même le début d'une vraie ère glaciaire.

Après cette introduction, je voudrais revenir au titre de cet article : notre soleil est-il conscient ? Je me demande très sérieusement si l'événement de juillet 2012 qui a raté de peu la Terre était juste un coup de chance ou si quelque chose d'autre était peut-être impliqué.

Un soleil doué de conscience ?

Depuis plusieurs années, mon épouse, Catherine (Katie) Ulissey, suit les observations du soleil de manière régulière, en général quotidiennement. Les éruptions solaires et les éjections de masse coronales qui les accompagnent peuvent jaillir de taches solaires, ces dernières et leur activité sont donc un indicateur potentiel à court terme d'une explosion solaire majeure imminente qui, si elle était dirigée vers la Terre, pourrait entrainer une dévastation massive de notre société technologique moderne, comme cela aurait pu être le cas si l'éruption de juillet 2012 nous avait atteints.

Katie me fait souvent remarquer par ailleurs que des taches solaires très actives réduisent étrangement la sévérité de leur activité en produisant des éruptions plus faibles ou semblent même devenir temporairement dormantes et stoppent leur activité quand elles sont face à la Terre. Puis quand elles se déplacent sur le "flanc" et à l'arrière du soleil (comme vu de la Terre ; le soleil tourne sur son axe et bien sûr la Terre tourne autour du soleil), ces mêmes taches reprennent leur activité en l'accroissant de manière spectaculaire. C'est comme si le soleil était conscient de la présence de la Terre et tentait d'éviter une explosion solaire importante (que ce soit une éruption, une CME ou tout autre type d'émission) dirigée vers nous.

Katie n'est pas la seule observatrice à commenter ce comportement présumé ; d'autres ont suggéré indépendamment, peut-être pour plaisanter, que notre soleil tente consciemment de nous protéger d'une éruption majeure. Par analogie, imaginez une personne sur le point d'éternuer mais qui peut se retenir assez longtemps pour se détourner et éviter d'éternuer sur quelqu'un.

Ce qui peut sembler une base très fragile pour suggérer que le soleil possède une conscience, mais il y a d'autres preuves. Le soleil est une étoile plutôt typique et on a découvert des étoiles qui montraient des comportements anormaux difficilement explicables par les théories de la physique standard.

Comme le disait Gregory Matloff (Collège de Technologie, New-York), les étoiles ne semblent pas se mouvoir de la manière prédite par les théories standards, telles les formulations basées sur la théorie de la gravitation de Newton. Les étoiles se déplacent habituellement autour du centre de la galaxie, leur lieu d'implantation. La théorie standard prédit que les étoiles les plus proches du centre de la galaxie devraient tourner plus rapidement que celles qui en sont plus éloignées (tout comme Mercure se déplace plus rapidement autour du soleil que Saturne, qui est bien plus éloigné). Il s'avère néanmoins que ce n'est pas le cas. Dans l'ensemble, les étoiles plus éloignées du centre galactique se meuvent plus rapidement que celles proches du centre ; c'est comme si toutes les étoiles étaient montées sur une immense roue en rotation. Un autre problème avec la théorie standard est que la masse des amas de galaxies (autant qu'on puisse la calculer au vu de nos observations) n'est pas assez imposante pour maintenir l'unité gravitationnelle des amas. Comme réponse à ces problèmes, on a émis l'hypothèse du concept de "matière noire". Pour simplifier, la matière noire, qui selon ses partisans composerait la majorité de la matière de l'univers, est quasiment indétectable sauf dans ses effets gravitationnels sur la matière visible et ses rayonnements. La matière noire pourrait expliquer les anomalies dans les mouvements des étoiles et l'agglomération des galaxies.

Les étoiles ont-elles une volonté propre ?

Il existe une autre explication qui pourrait aussi entrer en jeu dans le comportement aberrant des étoiles, explication qui ne nécessite pas d'invoquer la matière noire : les étoiles sont conscientes et se déplacent de leur propre volonté. Dans l'un de ses articles, Gregory Matloff définit "une entité consciente comme étant capable de volition – qui a suffisamment de conscience propre pour pouvoir décider d'agir (ou non) de manière sélective". Ainsi, "une étoile consciente peut décider de changer son mouvement pour participer à la grande danse sidérale des étoiles qui gravitent autour du centre de leur galaxie. Cette étoile n'a pas besoin d'une conscience humaine ou divine". L'existence d'une conscience chez les étoiles, qui suivraient un instinct grégaire (semblable à un banc de poisson nageant ensemble ou une nuée d'oiseaux volant ensemble), expliquerait assez bien leurs mouvements anormaux. Est-ce une explication plus simple que celle invoquant la matière noire ?

Matloff a également évoqué plusieurs mécanismes potentiels grâce auxquels les étoiles pourraient exprimer leur volonté et changer consciemment leur trajectoire. Le mécanisme le plus accepté serait que l'étoile se sert de jets de matière. Les étoiles jeunes émettent d'intenses jets de matière, souvent bipolaires mais pas nécessairement symétriques. Les jets asymétriques émanant des étoiles jeunes pourraient principalement servir à changer et ajuster leur trajectoire. Les étoiles plus âgées, comme notre soleil, émettent un "vent solaire" composé de particules chargées électriquement. Des variations d'intensité, dans diverses directions, du vent solaire pourrait changer la trajectoire de l'étoile. On doit se souvenir, comme le souligne Matloff, que les changements de trajectoire d'une étoile qui peuvent être "significatifs" pour l'étoile sur une longue période de millions ou milliards d'années (on estime que notre soleil serait âgé de presque cinq milliards d'années) peuvent nous apparaître insignifiants ou imperceptibles. On peut rapprocher l'idée de l'emploi par notre soleil de jets et de variations du vent solaire pour exprimer volonté et volition à celle d'une possible tentative consciente pour éviter l'envoi vers la Terre d'éruptions solaires – et si c'est le cas, c'est également un argument en faveur d'une décision consciente de sa part de propulser à un moment donné des éruptions solaires vers la Terre. Serait-ce ce qui s'est passé à la fin de la dernière ère glaciaire, autour de – 9700 ? Ou bien cette éruption aurait-elle été "accidentelle" ?

Matloff suggère provisoirement deux autres mécanismes permettant peut-être au soleil, ou à toute étoile consciente, de changer en théorie sa trajectoire : 1) Des variations de pression du rayonnement électromagnétique, incluant la lumière visible, émises par l'étoile ; et 2) De la psychokinésie. La pression des rayonnements électromagnétiques semble une possibilité plausible, bien qu'on ait réalisé peu de travaux modélisant l'importance de variation nécessaire pour changer la trajectoire d'une étoile. Des changements dans le rayonnement électromagnétique pourraient être utilisés volontairement par les étoiles dans d'autres buts, comme de communiquer entre elles. L'existence de la psychokinésie (également connue sous le nom de télékinésie ou "l'esprit au-dessus de la matière") à ma grande satisfaction, a été démontrée au sein d'organismes biologiques tels que les humains. Que la psychokinésie puisse exister parmi d'autres entités conscientes, comme des étoiles, n'est pas encore connu – bien qu'à ma connaissance rien en théorie ne devrait s'y opposer.

Mais comment le soleil et les étoiles peuvent-ils être conscients dans la mesure où ce ne sont pas des organismes biologiques, tout du moins dans le sens de créatures faites de cellules à base de carbone comme nous humains ? Une notion courante, ce qui ne veut pas dire qu'elle soit correcte (toutes les notions courantes ainsi que le "bon sens" sont trop souvent erronés), veut que la conscience et la volition (tout du moins dans la nature) ne puissent exister que dans les corps à base de carbone d'organismes biologiques et beaucoup de gens voudraient limiter la notion de conscience à des organismes biologiques "évolués" comme les vertébrés, les mammifères ou, selon certains, uniquement aux êtres humains. Divers chercheurs ont pourtant démontré que la conscience peut émerger à un niveau quantique et ne pas se limiter à des organismes biologiques familiers comme ceux des hommes.

Par exemple, un physicien britannique, Sir Roger Penrose (de l'université d'Oxford) et l'anesthésiste Stuart Hameroff (centre médical de l'université d'Arizona) ont développé la théorie de la "réduction objective orchestrée" (expliquée ICI) pour expliquer comment surgit la conscience. Une série orchestrée cohérente de réductions quantiques résulte essentiellement en des moments et des séquences de conscience et de choix ou des prises de décision. En fonction de ces analyses, il s'avère que les conditions propices à la manifestation de conscience peuvent exister chez les étoiles. À un niveau plus fondamental, la conscience peut en fait être inhérente à toute matière manifestée et exister dans l'univers – où la plupart des êtres conscients prennent des formes autres que celles des "organismes biologiques", et pourtant nous, en tant que formes de vie basées sur le carbone, avons du mal à reconnaître de la conscience dans d'autres formes de matière. Le physicien Max Tegmark (MIT, Cambridge, USA) a suggéré que la conscience pourrait être un "état de la matière" – c'est peut-être l'état de matière que notre soleil et les étoiles, plus généralement, possèdent.

Les "après coup" de notre soleil

Reliée peut-être au concept d'une conscience du soleil, se trouve une recherche qui a découvert une corrélation entre des séquences d'activité solaire et les tremblements de terre. Il peut exister de plus une corrélation entre les séismes et les grandes perturbations atmosphériques, comme les cyclones. Si notre soleil est conscient, influence-t-il consciemment l'activité des tempêtes, les conditions météorologiques et l'activité sismique de notre planète ? Ou ces phénomènes liés au soleil ne sont-ils que des "après coup" selon la perspective du soleil ? Le soleil perdrait-il parfois la notion de son influence sur la Terre, tout comme nous pourrions faire preuve d'insouciance quand nous détruisons par inadvertance une colonie de bactéries ou marchons sur une fourmilière par erreur ?

Si nous regardons du côté des mythologies traditionnelles et des anciennes croyances, de nombreuses cultures du passé considéraient le soleil et les étoiles comme des entités conscientes – et on peut y trouver là peut-être la base de l'astrologie. Les dieux étaient associés aux étoiles (y compris les objets du ciel que nous rangeons aujourd'hui dans les planètes) et les anciens égyptiens (pour ne donner qu'un exemple) espéraient s'unir au soleil et aux étoiles après la mort. Platon écrivait dans le Timée (360 ans avant notre ère), "Et quand il [le créateur] eut conçu le tout, il répertoria les âmes égales en nombre aux étoiles et distribua une âme à chaque étoile..."

Se basant sur ces idées, ma femme Katie a émis l'hypothèse qu'à la mort d'un être humain son hydrogène est libéré (l'hydrogène peut potentiellement être porteur d'information et plusieurs diraient que l'information est un élément essentiel de la conscience) et qu'au moins une partie de l'hydrogène s'échappe dans l'espace où il se rassemble sous forme de nuages, se disloque sous l'attraction gravitationnelle, se comprime et donne finalement naissance aux étoiles – étoiles qui peuvent retenir une partie des informations, des aspects de la conscience des êtres ayant abandonné leur hydrogène. Nous pourrions peut-être de cette manière (et tous les organismes biologiques aussi) renaitre en tant qu'étoiles. C'est bien entendu une hypothèse hautement spéculative, mais si nous pouvons démontrer que notre soleil et les autres étoiles sont conscients, elle viendrait à l'appui de l'idée qu'au bout du compte (peut-être après un certain nombre d'incarnations sur Terre) nous joignons notre conscience à celle du soleil et des étoiles.

À ce stade, certains vont suggérer que j'ai franchi la frontière entre "science" et "science-fiction", mais je préfère dans ce cas parler de "science spéculative". Que pourrions-nous conclure ? Notre soleil est-il conscient ? Bien que la conscience du soleil et des étoiles reste encore définitivement à démontrer, je pense que nous ne devrions tout simplement pas en rejeter l'idée. En fait, un soleil et des étoiles doués de conscience pourraient parvenir à expliquer les différentes "anomalies" que les paradigmes standards ne sont pas près d'accueillir.

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